Terre-Neuve, 10 jours sur la côte ouest

Venir au Canada, c’est choisir parmi de nombreuses places, c’est essayer de voir le plus de choses, c’est donc faire des choix. Je n’aime pas faire des choix. J’ai donc décidé de parcourir le plus possible cet immense pays. Et surtout, d’aller là où personne (ou presque) ne va. Mon premier choix de road trip sur les routes canadiennes avec ma Rosita (ma van)? L’île de Terre-Neuve. Vous connaissez? Beaucoup répondrons non à cette question (ou ferons une blague sur les chiens), alors laissez-moi vous présenter cette Province enchantée et sauvage du Canada.

SI tu veux en savoir plus sur Rosita, va voir l’article sur l’achat de mon van!

Terre-Neuve une province méconnue

Un peu d’histoire

Une fois n’est pas coutume, commençons par un peu de culture

Terre-Neuve, ou plutôt Terre-Neuve et Labrador est la province à l’extrême est du Canada. Elle se compose d’une partie sur le continent et d’une grande île (100 000km2 et 600km de long). Elle fait partie des provinces anglophones mais à un passif avec les français. En effet, l’histoire en a fait une région française avant d’être récupérée par les Anglais. C’est pourquoi certaines villes, de l’ouest de l’île, sont encore acadiennes et qu’un reste de français s’y trouve parfois. Même les noms de villes ont un quelque chose de français. Bon les Irlandais ont été les principaux à s’y rendre et donc là aussi il y a pleins de choses à dire. 

La légende dit même que les vikings y ont mis un pied, la fameuse terre des « wineland » ça serait elle. 

Sur le reste de la province, au Labrador nous avons beaucoup de premières nations, d’inuits. 

Cette île est vraiment riche d’histoire et c’est pour ça que ça rend intéressant sa visite. 

Et la géographie alors ?

Terre-Neuve est une île qui reste très sauvage. Pendant longtemps, elle a vécu principalement de la pêche. La majorité de l’île n’est pas peuplée et elle compte un grand nombre d’endroits sauvages. Vous y trouvez une zone montagneuse, où plutôt une zone construite par les glaciers depuis des millions d’années. Et oui Terre-Neuve ne fait pas exception et connaît un climat enneigé et froid l’hiver. Il y a des endroits qui ressemblent beaucoup à des paysages celtes. Mais vous trouverez également des zones avec de grandes plages de sables blancs et d’eau cristallines ! Bon, évidemment vous êtes en atlantique nord donc ne vous attendez pas à l’eau chaude des caraïbes. Et enfin, la position géographique de Terre-Neuve nous amène à ce qu’on vient voir sur l’île : des Icebergs. 

Toutes ces particularités en font un lieu magique que j’ai aimé visiter. Evidemment j’y ai vécu des aventures dignes du pitre que je suis et je vais vous les conter. Nous partons pour 5 semaines, et voici la première partie, sur la côte ouest de Terre-Neuve.

Terre-Neuve un rêve devenu réalité

Pour se rendre à Terre-Neuve vous avez plusieurs possibilités. Enfin deux principales, soit l’avion, soit le Traversier. 

L’avion n’était pas une option pour moi puisque je voulais m’y rendre avec mon véhicule. Mais il y a toujours la possibilité de louer sur place une voiture ou un camping-car. S’y prendre relativement à l’avance.

Il me restait le traversier, oui mais d’où ? Vous avez la possibilité de vous y rendre par l’extrême côte nord, à Blanc-sablon. Cela vous amène au nord-ouest de l’île. Vous pouvez également vous y rendre par la Nouvelle-Écosse, à North-Sydney. Deux traversiers partent d’ici. L’un pour Port aux Basques (vous voyez l’influence française ?? haha) qui se trouve au sud-ouest de l’ile (toujours une question de sud-ouest…😏) ou alors prendre direction Argentia qui se trouve à l’est. Le mieux ? Il n’y en a pas, ce n’est qu’une question d’itinéraire et de ce que vous venez voir à Terre-Neuve.

Pour mieux visualiser, voici une carte explicative :

Si tu veux plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site de Marine Atlantique

Mes choix et le début du road trip à Terre-Neuve

Bon et mon road trip dans tout ça ? J’avais le temps, j’avais décidé d’en voir un maximum, je n’avais pas vraiment de plan. J’ai acheté des guides pour pouvoir apprendre de Terre-Neuve et voir ce qu’il y avait d’intéressant à voir. Avec déception j’ai pu constater que peu de guide parle de cette province. Et lorsqu’on en parle, elle ne décrit que 4-5 points d’intérêts. Ce n’est pas ma façon de voyager. Enfin, le fait de ne pas en parler beaucoup fait que cet endroit reste plus confidentiel que d’autres places du Canada.

Bon grâce à ces guides, j’avais quand même appris que cette île était une one-way. C’est à dire que si je partais d’un endroit, je ne ferais pas une boucle mais qu’il me faudrait revenir sur mes pas. Mais le souci c’est que de Port aux Basques à St-John’s, la capitale de la province, il y a environ 900 km. Il fallait donc décider dans quelle sens j’allais le faire! Economiquement, il me faudrait repartir par de l’autre côté de mon arrivée ça c’était certain.

J’ai donc décidé d’arriver par Port aux Basques ! 

Point informations pratiques :

  • Direction Port aux Basques / Temps : 6 heures / Coût (personne + Van): 150CAD (environ 100€)
  • Direction Argentia / Temps: 16 heures / Coût (personne + Van): 260CAD (environ 170€)

Ce traversier et ses services sont plutôt bons ! Il faut penser à prendre ce dont on a besoin, car on ne peut pas retourner à sa voiture pendant la traversée. Il fait froid à cause de la clim, donc on pense à se couvrir. J’étais contente d’avoir l’expérience et d’avoir pris un pull en plus! Et attention, il y a des prises USB avec les fauteuils mais il faut chercher les prises classiques. 

Après 6 heures, une part de pizza, une sieste et un peu d’écriture, j’y étais ! Terre-Neuve ! Ma douce ! 

Une première semaine pour découvrir la côte ouest

On y est, Port aux Basques ! Je suis déjà émerveillée par les maisons colorées en bois. Grace à mes applications ioverlander et Wikicamper j’avais vu une petite place où je pouvais m’arrêter pour la nuit. Il est déjà 18-19 heures et après quelques courses je n’ai pas envie de trop rouler. 

Premières nuits à Terre-Neuve

Cette place est parfaite pour commencer ce road trip. C’est à côté d’une plage, il y a des toilettes et un point d’eau, et c’est calme. Je ne suis pas seule bien sur. Ça sera un des rares spot où je serai avec du monde. Idéalement placée, les gens viennent y passer la nuit avant leur traversier du lendemain. 

Attention: Il semblerait qu’au moment où je poste cet article , le sport est fermé temporairement à cause de travaux. Bien vérifier l’autorisation sur les applications avant.

La plage est grande et familiale, malgré l’eau froide les enfants s’y baignent. Les adultes, eux, prennent l’apéritif. J’y suis, et je suis très heureuse.

Après une première soirée calme, je me réveille avec l’envie de rester là. Il fait beau et je suis juste à côté d’une randonnée sur la côte. Je m’équipe et je pars. C’était magnifique, le seul problème ? Je n’ai pas mis de crème, or pour ceux qui le savent, c’était une mauvaise idée puisque je suis une allergique au soleil. Je vais le regretter un peu. Je pars me baigner pour arrêter la cuisson hahaha ( je ris mais c’est vrai). J’étudie un peu mon trajet pour demain, et reste cool le reste de la journée. 

La randonnée: Grand Bay West Walking Trail, 6km, plutôt plat et sans ombre. Attention parcours parfois avec de la gadoue et mal indiqué.

C’est un de mes leitmotive en road trip, savoir ne rien faire. Profiter de l’instant présent où l’on est.  Et d’ailleurs j’aurais besoin de cette philosophie pour le jour d’après.

Au réveil, il fait beau mais je dois prendre la route direction Cape Saint Georges. La route est magnifique. J’ai lu qu’il s’agissait de la partie acadienne de l’île. D’ailleurs, la route s’appelle «  Route des ancêtres français». 

Mais voilà, après avoir profité de la route, de m’être arrêtée plein de fois pour prendre des photos, il pleut. Et je peux vous dire que ça ne s’arrête pas. Je suis un peu dépitée, et si le temps ici était tout le temps comme ça ? J’arrive à destination, dans ce lieu incroyable au bord de falaise, qui est fait pour le camping sauvage. Mais il pleut toujours. Je décide de me garer et de faire la sieste. Le plaisir d’avoir un van. La sieste m’aide souvent à prendre des décisions. Je remixe l’expression pour l’occasion, mais la sieste porte conseil. Haha ! 

Et au réveil, miracle, une éclaircie. Je décide alors de partir à pied explorer l’endroit. Il y a le fameux four à pain. Il fonctionne le matin et on peut y manger un morceau de pain, fait à la française dans un four. Ça sera pour demain tiens ! 

Je profite pour y voir la cascade qui se jette directement dans la mer, et admirer. Puis je pars voir où je peux dormir. J’y trouve un spot un peu caché, avec table et vue sur l’océan. Il y a plein de places et je vois le chemin pour arriver jusqu’au bout du cap. Quelques voitures arriveront dans l’après-midi mais il y a assez de place pour qu’on ne soit pas les uns sur les autres. 

Un des plus beau coucher de soleil nous accompagnera ce soir-là. Certains se sont mis tout en haut du cap, ça doit souffler fort là-haut.

Au petit matin, j’ai envie d’y rester mais je sais qu’il faut que j’avance je ne peux pas rester 2 nuits à tous les stops. Je profite pour manger du pain et faire quelques images avec le drone. C’est vraiment le fun !

C’est magnifique et finalement j’aurais pu aller peut être un peu plus loin pour dormir…

Et voici les premiers questionnements sur la sécurité d’une femme seule

Je prends la route, je constate la présence acadienne, avec des petits villages à leurs couleurs.

Je me rends à l’anse aux canards. Il s’agit du bout de la route à une petite heure. 12 km de gravel road plus tard j’arrive sur une plage de galets, et une eau…incroyablement bleue. Cet endroit s’appelle Blue Beach, il porte bien son nom.

Et si je restais ? Bon il me manque 2/3 trucs, mais je pourrais faire l’aller/retour au petit magasin et revenir. Oui mais est-ce safe ? Quand on est une femme seule qui voyage, on nous met beaucoup en garde et on nous demande de faire attention, souvent bien plus qu’à un homme. Je ne connais pas encore vraiment cette île, et puis je début en manière de road trip solo. Je me dis que s’il y a un problème, j’ai quand même 12 km de route en terre à faire. Il y a deux camper van aussi mais ils ne semblent pas rester. 

Je repars en me questionnant encore quand même. Qu’est-ce que je fais ? Cette question je me la pose tellement souvent. Et même si c’est bienvaillant on se retrouve souvent avec des proches pour nous dire « mais t’es sur ? » ;  « c’est dangereux, t’es seule ! » ; « Moi je ne le ferais pas si j’étais à ta place »…et ce n’est qu’une sélection.

Pour l’heure j’ai pris ma décision et je ne dormirais pas là. J’ai décidé de m’arrêter au parc régional de Piccadilly. Il se trouve sur la rive en face de cette belle plage. C’est 15CAD la nuit, mais j’aurais une douche, des toilettes et le côté safe. Et la tranquillité car je suis seule au bord de l’eau. Il n’y a pas beaucoup de campeur sur cette île.

Je vous rassure, si je me pose encore la question, il m’arrive d’être un peu plus aventurière maintenant. Je sais écouter mon instinct.

Je n’ai pas regretté car il y a eu un très gros orage et il a plu toute la nuit. En repensant à la route de terre je me dis que je ne suis pas sûre que j’aurais pu en sortir facilement. Mais avec un recule supplémentaire sur l’île de Terre-Neuve, je ne risquait vraiment rien à dormir à Blue Beach et je vous le recommande!

Après un petit déjeuner et une douche me revoilà sur les routes. Pour une journée plus road que trip.

Lomond, la joie après la déception

Lorsqu’on fait un road trip on veut voir le maximum. Et lorsqu’on débute, on commet des ratés.(J’imagine que quand on est expérimenté aussi 😅) Je voulais m’arrêter à Cove Brook, j’avais envie de voir ce que c’était mais au dernier moment je n’y suis pas allée, j’ai oublié de tourner. J’ai regretté. Je me suis retrouvée sur un parking de Deer Lake à bougonner. Le free camp, où je voulais m’arrêter, était finalement pas dingue. Je n’étais pas bien. Puis je me suis rappelée que j’avais vu une place plutôt cool sur ioverlander. 

Je prends de quoi me faire une bonne soirée et j’y vais. L’endroit ? une place au bord d’un lac et des montagnes, sans personne, sans réseau. Une table et de quoi allumer un feu. Mais je n’étais pas encore équipée et le bois aux alentours était humide. Ce coin ? une place à Lomond. 

Soirée à faire du drone, à écrire, boire du vin et écouter de la musique. Parfait. Finalement je ne serais pas aller à Cove brook mais j’aurais trouvé un de mes meilleur spot.

Vous voyez, je n’avais pas de réseau et j’étais seule au milieu de nul part mais je me sentais en sécurité.

Trout river et l’incroyable Tableland

J’arrive au parc national un peu tard car j’ai trainé sous la couette! (un des fils rouges de ce road trip 😝) Il pleuvotait et ce lit est vraiment trop confortable ! 

Bon je me suis arrêtée sur la route, mais regardez moi sur quoi je suis tombée. Ça ne donne pas envie de s’y arrêter pour la nuit?

Tablelands c’est un endroit magique. On se croirait sur Mars. Dû à un enchainement de glaciers et de fontes, sa composition la rend quasi unique. 

La randonnée est facile mais elle fait du bien après tous ces kilomètres de conduites parcourus. 

Je fais un tour au village de Trout River. Joli village de pêcheur, comme d’habitude avec des maisons colorés. 

Information pratique: Même si on n’a pas l’impression, nous sommes dans un parc national, il faut donc bien s’arrêter au centre d’accueil pour acheter son billet journalier ou autre. Bous trouverez toutes les informations ici.

Pour une fois je vais dans un camp du parc national, j’ai besoin d’une douche. Je trouve ça toujours trop cher pour le service mais ce camp est loin d’être le pire. Je profite de la soirée et demain je pars pour une grosse rando. Mon passe court jusqu’à midi. Bon bien sur je n’ai pas trouvé ma randonnée. Trois fois je refais la route mais impossible. C’est que je ne devais pas la faire.

Je suis partie pour une autre. Je pensais qu’elle était courte. Erreur. C’est une belle balade de 2-3 heures qui descend jusqu’à la mer. Il n’y a presque personne. Je profite et je repars. 

Je m’arrête à Bonne Bay, très chou. SI j’avais été avec du mon de j’aurais surement pris le lunch là bas, mais là je préfère prendre la route.

Le reste de la journée sera consacré à la route. J’ai décidé de ne pas m’arrêter au parc national du Gros Morne pour deux raisons :

  • La météo ; La randonnée est assez longue, ça prend du temps pour gravir cette montagne et le faire dans des conditions pas dingue je n’en vois pas l’intérêt. En plus, ils préviennent que ça peut être dangereux.
  • Cela me fera un stop sur le retour de Saint-Anthony qui se trouve à l’extrême nord de la côte ouest Parce que of course que je vais y aller à un moment ou un autre! Faire des randonnées de l’extrême, seule, une passion 😏.

La région de St-Anthony, de la déception à l’émerveillement

La route est longue, mais la route est belle. Vraiment. Vous longez la côte presque tout le long et c’est magnifique. Je décide de m’arrêter à Port au choix. C’est un village faisant parti des points d’intérêt de cette partie de l’île.

Une soirée en bonne compagnie

Je suis un peu fatiguée, je cherche mon point de chut pour la nuit. Après un endroit qui ne me plait pas, je continue encore un peu, et là…bingo! Mais il y a quelqu’un. Il a pris la meilleure place, il écoute la musique fort et a une génératrice qui rajoute du bruit. Je décide de me mettre un peu plus loin.

Mais alors que j’étais un peu dans le « vais-je passer une bonne soirée », Yves est arrivé vers moi. Un québécois de 60 ans qui voyage à bord de son camping car et qui est très drôle. Un personnage. Je vais bouger près de son emplacement et on passera une soirée à papoter, manger, rire et boire du vin.

Le lieu nous offre un coucher de soleil incroyable.

Le lendemain, après un petit déjeuner et du rangement je reprends la route. Il commence à pleuvoir. Je roule jusqu’à Saint-Antony et ça ne s’arrêtera pas.

Vous connaissez la chanson, je m’arrête sur un parking. Je fais une sieste.

24 heures de montagnes russes émotionnelles

Au réveil de cette micro sieste, je décide d’aller au Lightkeepers Café. C’est un restaurant connu pour sa vue sur les icebergs et baleines. Mais voilà, il pleut toujours. Je mange un Fish & Chips pas dingue, et je me demande ce que je vais bien pouvoir faire. La serveuse me dit que je suis trop tard pour les icebergs.

Pour rappel, la saison des icebergs va de mai à juillet. Mais là nous sommes début aout. Alors oui, je suis sur la fin. Je suis triste car je voulais vraiment en voir. La serveuse me parle d’un endroit. Je tente. Il pleut, il vente, il n’y a rien.

Je décide de trouver un endroit pour la fin de journée et dormir. Ça ira mieux demain.

Je trouve alors un endroit pas si mal. Et en faisant demi tour pour me garer, il est là. Pas très grand mais bien là. Un iceberg. Le temps est vraiment brumeux, je décide d’attendre le lendemain pour les photos.

Après une nuit fraiche mais bonne, il fait soleil! C’est bête mais quand tu es en road trip ça aide énormément pour le moral. Je descends au bord de l’eau et là. Plus d’Iceberg. Je ris seule. Je suis vraiment sur un échec total de la mission iceberg.

Bon je décide de retourner au cap avec ce ciel bleu, j’imagine voir des baleines. Je ferais une belle randonnée (d’ailleurs s j’avais su j’y serais allée un peu plus tôt et j’aurais marché plus) mais pas de baleine.

Je passe dans un petit café pour un thé et je pars vers l’Anse aux Maedows.

Rebel Coffeehouse, 117 West St, St. Anthony, NL A0K 4S0

L’Anse aux Meadows

C’est un endroit très beau à la fin de la terre. C’est un site historique, depuis que des archéologues ont trouvé les restent d’un village scandinave en 1960. Et oui, des vikings au Canada! Incroyable. Ils ont fait un super travail pour qu’on puisse se rendre compte de comment devait être le village. J’y croise Carl, un québécois que j’ai plusieurs fois vu avec sont 4X4! Vous vous rappelez à Cape Saint Georges, ceux d’en haut de la falaise? C’était lui! 😄 On discute une bonne heure près de la plage, je lui parle de mes icebergs, et là il me dit en toute décontraction « mais moi je sais où tu peux en voir ».

C’est donc parti pour Cap Norman. J’ai juste une petite heure de route. Quand j’arrive là bas, je suis à côté du phare. Je reste sans voix par le lieu. Et oui, en me rapprochant je les vois de loin et cinq icebergs me font face. Alors oui, ils sont loins, mais ils sont là. Ils sont gros. Ils sont magnifiques. Cette soirée va être incroyable car en plus des icebergs, un gang de baleines va me faire le spectacle, sur fond de coucher de soleil. Autant vous dire l’un de mes meilleurs souvenirs.

Ils devaient être à environ 4km de la côte. J’ai essayé de les atteindre avec le drone car à l’oeil nu on a l’impression qu’ils sont plus proches. Résultat des courses? Une grosse frayeur quand à 2km de moi, drony à fait l’alerte de retour car la batterie faiblissait!

Après une soirée d’observation et d’émerveillement je reprends la route le lendemain. Cap Norman c’est vraiment un phare à quelques kilomètres d’un petit village typique ici à Terre-Neuve. Il faut savoir que la petite épicerie du village est également la station essence, la pharmacie, le quincailler et le bureau de tabac. Je prends mon essence en souriant encore une fois de la situation puis je prends la route.

Le Gros-Morne, Un final époustouflant

Je dois rouler jusqu’à Rocky Harbor, pour retrouver le Gros Morne National Parc. J’ai une route assez longue et avec Rosita on roule pas vite. Heureusement la route est belle. C’est ça qui est bien à Terre-Neuve, où que tu sois tu en prends plein la vue sur la route.

Arrivée au parc national je tente les camps dans le parc, mais non, tout est complet. Oui j’ai tendance à ne pas capter les jours de la semaine. Nous sommes le weekend et donc tout le monde est de sortie.

Il me faut absolument laver du linge, il me faut vraiment un camping. J’en trouve un mais comme d’habitude je trouve que j’ai payé trop cher pour le service que j’avais. Mais on est quand même pas mal.

Gros Morne National Parc, THE étape sur Terre-Neuve

Le plan c’est de faire la rando est de prendre la route. Ça ne se passera pas tout à fait comme ça.

Bien sur je me lève plus tard que prévu. Je suis à la bourre. Parce que oui je dors si bien dans ce van que ça en devient gênant! haha Je suis si contente de pouvoir passer de si bonnes nuits dans mon van. Parce que c’est mon petit cocon ici. Je m’y sens vraiment bien.

Bref je m’égare, je suis donc en retard sur le programme, je me prépare et je pars. Bien sur j’ai un petit souci pour trouver le centre d’information pour payer l’entrée au parc. Il y avait des travaux…

10h30 je suis sac à dos en place, chaussures aux pieds, lunettes de soleil sur le nez et crème solaire appliquée! C’est partie pour THE randonnée de Terre-Neuve. Je prends le plan en photo et là je me rends compte de la typologie de cette balade. Je me dis « non tu dois pas tout comprendre ».

La première partie est super, un sentier au milieu des arbres, une petite rivière et des cascades. 4km plus tard j’arrive sur la plaine avec le Gros Morne en visu. Premier stop. Beaucoup n’iront pas plus loin. J’y vais. On nous prévient que si le temps est mauvais il ne faut pas y aller. Il fait beau. Mais je comprends vite pourquoi.

Le Gros Morne culmine à 800m d’altitude. C’est pas énorme, mais là je comprends que je vais grimper (il n’y a pas d’autre mot) 800m de dénivelés en presque 800m (j’exagère à peine…) Non le plus gros c’est 500m en 1 km environ, sur des roches. Je suis surprise mais en même temps je m’étais gardée la surprise. J’en chie en tabarnak! Bien évidement j’ai pas vraiment mangé le matin et j’attendais d’être en haut pour mon lunch. Je mange un oeuf, trois pâtes et je repars. Je croise du monde. Deux jeunes filles me proposent de les suivre… je rie car je les ai semé en pas long! haha promis j’ai essayé de rester avec elles. Enfin j’arrive en haut. Wow! c’est si beau. Je prends quelques photos, je prends également le temps de manger. Ça fait du bien.

Et je repars. La descente se fait de l’autre côté. Je fais le calcule et là je me rends compte qu’il reste presque 10km à faire. De descente. De souffrance 😂.

Au début, je suis bien car ça descend tranquille, avec une vue incroyable sur le fjord, sur des lacs d’altitude. Je construirais bien un chalet là d’ailleurs. Mais au bout d’un moment je commence à être au bout du rouleau. Ça n’en finit plus. Si j’avais su j’aurais pris mon maillot car il y a un point d’eau et de picnic sympa. On peut même y faire un bivouac.

Je repasse par une zone caillouteuse. Ça s’arrête quand? Puis je reviens au pied de la montagne, là où j’avais laissé certains randonneurs à l’aller. Il me reste donc 4km. Les 4km les plus longs de toute ma vie je crois. Même les derniers kilomètres de mes marathons ne m’ont pas paru aussi long. J’arrive à la voiture il est 15h30 (il me semble). Environ 5h de randonnée, 23km plus tard, je suis cuite, brulée, dead, fatiguée. Bref je ne prendrais pas la route pour mon prochain spot.

Bien sure c’est toujours le weekend et il n’y a pas de place dans les camps du parc ni dans celui de la veille. Je trouve une place moins cher dans le camping du centre ville. C’est pas extraordinaire, mais vu mon état ça ira bien. J’ai les jambes en compotes. Je traine, je prends une douche. J’ai pas la force de me faire à manger alors je décide d’aller manger en ville.

Je ne suis plus à quelques kilomètres à pied près. Ça fait du bien, le coucher de soleil est top, je suis au bord de l’eau. Je ne parlerai pas du restaurant car c’était une grosse déception. A 21h tout ferme. Il n’y a plus trop de choix. Puis le restaurant choisi et bien, service très long, burger (oui c’était la récompense) vraiment pas bon. Il y a un festival et un feu d’artifice. Ça c’est plutôt fun. Je rentre pas trop tard. Et je tape ma meilleure nuit malgré les jambes qui tirent.

Je prends mon temps le matin, je me fais un dej sympa. Je range, j’appelle ma maman et il est temps de dire au revoir à la côte ouest de Terre-Neuve et ses paysages scéniques incroyables, et de partir pour de nouvelles aventures vers le nord et l’est, mais ça c’est une autre histoire!

L’aventure à Terre-Neuve continue…

En attendant je vous dis,

Kiss kiss Bang bang💋

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2 Commentaires

  1. Cozelin
    décembre 12, 2023 / 7:15 am

    Tu es incroyable, merci de nous faire partager ton aventure. Gros bisous.
    Isa

    • Kim_lifeaddict
      Auteur/autrice
      décembre 12, 2023 / 12:35 pm

      Merci Isa ! Ça me fait chaud au cœur 💋

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