L’expérience d’une française sur l’île d’Anticosti, Episode 1

Kim part sur l'île d'Anticosti

Quelle expérience, mais quelle expérience les amis! J’avais hâte de pouvoir vous parler de ce chapitre de mon aventure canadienne. J’ai eu cette opportunité incroyable de pouvoir travailler sur l’île d’Anticosti. Qu’est ce que j’y ai fait? J’ai travaillé dans un camp de chasse, moi la petite française qui a, à se moment là, un avis assez tranché sur la chasse. A travers ce récit je vais vous raconter, comment j’ai atterri ici, pourquoi j’ai dit oui, et ce que j’ai pu vivre sur cette île où la vie humaine se fait rare. Je vais vous expliquer ma relation à la chasse et ce que c’est de travailler pour la SEPAQ. C’est donc parti, pour trois mois d’une aventure extraordinaire, avec des hauts, des bas et des souvenirs plein la tête.

Episode 1, Comment l’aventure sur l’île d’Anticosti a-t-elle commencé? C’est un début d’aventure épique qui nous attend..

L’étape de la recherche d’un emploi

Je suis arrivée au Canada avec de l’argent. De l’argent oui, mais pour acheter un van, donc très vite après avoir acheté Rosita (l’article est d’ailleurs ici) il m’a fallu penser à la suite. J’ai regarder les sites d’emplois, tout en sachant que je souhaitais travailler en plein air, ou dans une petite ville au milieu de nature. J’ai pensé à la SEPAQ (Société des établissements de plein air du Québec) car c’était pour moi une bonne façon d’être hors ville, avoir un travail plutôt sur et de profiter des parcs Canadiens, euh québécois pardon!. Mais bon, une française avait-elle autant de chance d’avoir un travail qu’un québécois dans une société d’état comme ça?

Et bien oui! A peine une semaine après j’avais un appel. J’avais postulé sur leur site internet à certaines annonces et j’avais également mis mon cv dans la base générale de quelques parcs.

Alors voilà, « un poste de serveuse sur l’île d’Anticosti est disponible. Mais sais-tu un peu ce qu’est l’île d’Anticosti? » – La personne au bout du téléphone me dit.

Le choix d’y aller ou pas

Il m’explique alors ce qu’est l’île d’Anticosti, cette île québécoise, à l’est de la Gaspésie. Cette île qui ne compte qu’un village à l’ouest de l’île. Cette île qui accueille des touristes l’été, des pêcheurs aussi, et en automne, des chasseurs. Gloups. Il m’explique que le poste est vacant pendant l’automne, qu’il s’agit de travailler 10 heures pas jours, 7 jours sur 7, pendant 50 jours d’affilée, dans un camp de chasse. OK. Laissez moi réfléchir un peu. Travailler sur une île, of course c’est une expérience de dingue. Travailler beaucoup sans pause, pas de souci puisque j’ai besoin d’argent. Un camp de chasse? Bon là ça coince. Je ne suis pas de la team chasse normalement, et ça me pose un petit souci. Mais je suis quand même intéressée et je pense que l’ouverture d’esprit c’est ce qui fait que des aventures incroyables peuvent nous arriver. Et surtout qu’on se couche moins con le soir 😅. Je n’allais surement pas devenir chasseuse mais peut être modifier ma façon de voir les choses juste un petit peu.

Après quelques ratés j’arrive à parler au responsable de la restauration sur l’île, il m’annonce qu’en fait je vais devoir être aide cuisinière. Trop cool! j’en suis! Bon finalement je serais serveuse et ça a été je pense la meilleure des solutions. Bref j’ai dit oui et depuis Port au Basques à Terre-Neuve (pour lire cette aventure là c’est ici), j’avais trouvé un travail pour le 24 août! J’avais donc un mois pour profiter avant de me rendre à Mont-Joli et prendre l’avion, destination l’île d’Anticosti.

J’étais heureuse.

L’île d’Anticosti, un avant épique

Les péripétie du road trip

Je ne peux pas vous raconter mon aventure sur l’île d’Anticosti sans vous raconter comment j’ai failli ne pas arriver à temps. Parce que oui, j’étais en road trip juste avant et tout était calculé pour avoir le temps d’arriver à Mont-joli, passer une belle dernière soirée, de prendre une douche, ranger mon van, et être prête pour travailler.

Mais alors que j’étais tranquillement sur la route la veille, Rosita m’a lâchée. Oui oui, elle a dit « on n’ira pas plus loin ». Là, au milieu de nul part au Nouveau Brunswick, sur une ligne droite entre les sapins. Je vous passerais les détails de l’assistance qui ne voit pas où je suis et de la question « Qu’est-ce que vous voyez? » – « Euh, des arbres et la route? comme 90% du temps dans ce pays »; et aussi de la dépanneuse qui finalement ne veut pas venir. Pour arriver à ce moment où en attendant qu’on vienne me chercher, je me suis dit « mais comment je vais faire? ». Parce que oui, être amené dans un garage c’est bien, mais à 17h je ne suis pas sure qu’on me répare Rosita. Et là, la magie de la vie, dans un pays où les trains ne sont pas en nombre, je tombe prêt de la ligne Montréal-Halifax, qui passe par Mont-Joli et Campbellton (là où Rosita va atterrir).

Et mon sauveur va, m’amener donc à son garage, me réparer Rosita et me la garder 50 jours sans frais, va également me laisser le temps de me préparer et m’amener à la gare à 21h pour m’éviter de marcher les 3km qui m’en séparent. Encore un exemple de la gentillesse des Canadiens.

Les péripéties tout court

Le souci? c’est que je vais arriver à 2h du matin à Mont-joli, sans aucun endroit pour dormir. L’éclate totale quand il fait 10-12° la nuit. Une vraie sdf? oui oui. Je me rappelle j’étais sur le quai de la gare après que le train soit reparti. j’ai tellement ri. J’ai donc traversé la ville endormie, paisible, avec mon sac sur le dos. Je suis arrivée devant le petit aéroport fermé. J’ai encore ri. j’avais c’était mon plaid que j’avais sur le dos cette fois, et une série sur mon téléphone. Quand à 5h45 le gars de la sécurité est arrivé j’étais si heureuse.

« Vous voulez vous reposer un peu? » je me souviens ne pas avoir de suite compris. Il m’a amené dans la salle de repos des employés et m’a lancé « je viens vous chercher quand la dame de la SEPAQ arrive ». J’étais si contente, je me suis endormie de suite. Merci à Jordan.

Quelques heures plus tard, reposée, j’étais quand même sur un 4 jours sans douche (la délicieuse vie de baroudeuse). J’allais vraiment faire cette première impression là? Mais alors que je cherchais des toilettes dans cette zone, j’ai trouvé une douche! Je peux vous dire que je n’ai pas vraiment réfléchi, et c’est si bon d’avoir les cheveux propres.

Alors voilà, je me présentais à la dame de la Sepaq pour commencer cette aventure qui allait être riche en émotion!

L’île d’Anticosti, mes premiers pas dans un coin de paradis

Après avoir posé mes affaires et pris un immense thé à Tim Hortons (tu connais) et un breakfast muffin je suis retournée à l’aéroport. J’observais les gens, ils semblaient se connaitre. Je pouvais voir déjà ce monde de chasse se dessiner. J’étais pas à l’aise, ou plutôt je pouvais sentir que je dénotais. Je ne savais pas du tout où je mettais les pieds. J’avais rencontré mon potentiel chef de cuisine et sa cuisinière (qui est sa soeur). Mauvais pressentiment.

Une fois dans l’avion je me suis dit que c’était fou cette histoire.

Arrivée sur place, tout va très vite. On rencontre David notre Directeur de la restauration sur l’île. Puis on est réparti par camp, je ne savais même pas dans quel camp j’allais travaillé, une touriste. Enfin, on nous montre notre pick up et la personne qui va nous conduire. Passage à l’administration et c’est parti pour 3 heures de route. Attendez quoi? 3 heures? Ok donc nous seront au milieu de nul part, à trois heures de la « ville » la plus proche.

Le moment de l’anecdote

Anecdote qui fera rire tout le long de cette aventure. Je ne savais vraiment pas où je mettais les pieds. Et j’avais juste lu un peu l’histoire de l’île. Travaillant dans la restauration, je pensais qu’après les services nous allions peut être relaxer au bar… J’avais donc pris une longue robe noir et une veste en jeans « au cas où »… Tu le vois venir? je vous laisse avec ça vous comprendrais dans peu de temps.

Nous partons, entre fille, la cuisinière (Pat’), la supposée serveuse (Myrian) et Ben, un guide chasse du Camp qui sera notre chauffeur. Et moi of course! Trois heures à faire connaissance et à poser mille questions! Parce que oui, je ne sais vraiment pas où je mets les pieds. Ben fait un petit détour pour qu’on puisse voir les chutes vauréales, et on ne lui dira jamais assez merci pour ça!

Bienvenue au Camp Bell de l’île d’Anticosti

Puis nous arrivons au camp, son nom? le camp Bell! Nous rencontrons Sylvain, le chez guide. Il nous fait faire le tour et nous explique comment va se dérouler notre travail. Je comprends très vite que je ne savais pas tout sur le travail. Et surtout je me rends compte que je suis quelque part au milieu du bois.

Il va falloir donner beaucoup, et nous aurons une semaine pour nous préparer. Nous sommes le 24 aout, et les premiers clients arrivent le 1er septembre. Serons-nous prêts? Ce qui est sur c’est que démarre une aventure que je ne suis pas prête d’oublier. Aventure qui sera marquée par du travail, beaucoup, des drames, du rire, des confidences, une famille et vraiment beaucoup de fun!

Pour savoir comment ça c’est passé, je vous laisse lire l’épisode 2! (qui arrive bientôt)

En attendant je vous dis,

Kiss kiss, Bang bang 💋

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