Je vous ai laissé dans un tel suspense! Même moi j’avais envie de lire la suite de ces aventure sur l’île d’Anticosti rapidement! Alors voilà on y était, le bal allait vraiment commencer! On avait hâte et je ne sais même pas comment je vais réussir à tout raconter sans tout raconter. Le premier groupe mettait les pieds sur le tarmac, nous étions prêts et le plus dur, le plus fou et le plus intense restait à venir. Alors c’est parti pour un troisième et dernier épisode de folie!
Si tu débarques et que tu n’as pas lu toute l’histoire tu peux commencer par l’épisode 1.
De l’arrivée du premier groupe à l’enchainement d’émotion
Un premier groupe riche en émotion
Voilà, les sept pick up arrivent dans un jolie ballet. Les premiers clients débarquent dans la salle de restaurant, on se dit bonjour, et ils nous posent des questions, sur les lieux et bien où ils peuvent mettre de l’alcool.
Premier fun fact, il faut savoir que la SEPAQ dépend du gouvernement, nous n’avons pas le droit de vendre de l’alcool dans les restaurants. Les clients doivent donc ramener leurs alcools. Ils commandent via la SAQ (vous vous rappelez de ce que c’est? haha) puis en arrivant la commande est là, à Port Menier, seul village de l’île d’Anticosti! Bref, ils arrivent avec de l’alcool pour presque une semaine. 28 chasseurs, 1 semaine et de l’alcool. Je vous vois venir donc je mets le holà de suite. Je vais casser directement un clicher que nous pouvons avoir avec nos chasseurs français. Non, les chasseurs ne sont pas toute la journée complètement saouls. Bien sûr, certains peuvent abuser. Oui le soir ils se lâchent. Mais ça reste quand même assez contrôlé, à ma grande surprise.
Revenons donc, à l’arrivée de ce premier groupe. On répond à leurs questions, ils s’installent puis ils passent à table. Wow, arrêt sur image. Une salle est remplie de 30 personnes, que des hommes, pas si vieux que ça, et moi. Je peux vous le dire rien que ça c’est une expérience nouvelle. Je serai seule pour le service. L’autre serveuse, Lauréanne, vient d’arriver avec eux. David, le Directeur de la restauration, me la présente rapidement. Je me lance. Je fais mon speech auprès des clients. Puis c’est parti. Ce premier service se passe bien. On enchaine car ils doivent aller au champ de tir pour régler leurs armes et s’installer.
Moment information: Il faut savoir que les arrivées se passent toujours de la même façon. Les chasseurs arrivent, ils s’installent, ils ont des questions, ils mangent puis il partent pour tirer au centre de tir pour ajuster leurs armes. Le premier jour il n’ont pas le droit de chasser. Il mangeront tôt le soir. Puis ne fêteront pas trop. Ils sont généralement entre stress et excitation car ils attendent ça depuis longtemps. Dodo tôt pour être en forme le lendemain matin, à l’aube et la première grande journée.
Suite à ce repas, David vient me voir et me dit que je suis en charge d’expliquer à Lauréanne tout le fonctionnement du camp. Wow! (encore un!) la pauvre, elle va subir un flow de parole qu’elle n’imagine même pas. On est parti pour le tour du camp, les explications du service, de la buanderie, du ménage, de la vie sur le camp. Il faut savoir que Lauréanne (Laulau pour les intimes), dormira dans le chalet des garçons. Dans une toute petite chambre. Enfin pas pour longtemps.
Lauréanne, ma petite soeur de l’aventure et pas que, ma petite soeur québécoise! Et oui je suis en train de me découvrir une famille entière québécoise. C’est l’une des plus belles rencontres que j’ai faites ici, à l’île d’Anticosti et même Canada.
Les premiers jours, un tourbillon
Les jours qui ont suivi, ont été une vraie tempête, et j’irai assez vite sur le sujet. Mais ce qui devait se passer, se passa. Le chef de cuisine a complètement pété son cable. Les 48 heures les plus stressantes que j’ai pu vivre depuis longtemps. Et les clients a gérer comme si de rien été, faire en sorte que les services se déroulent au mieux. Mais le Deuxième matin, au (petit) déjeuner, ça a été la goute d’eau. Le chef appelle le directeur. Tout est allé vite. Réveil de la sieste par le Directeur pour une réunion, le chef qui ne veut pas vraiment régler le problème (enfin le problème c’était peut être lui). Il décide à 17h, deux heures avant le service, de partir. Avec sa soeur. OKAY!
Un soulagement intense, mais aussi un « bon va falloir gérer sans chef ce soir? ». On se met tous en cuisine pour avancer le repas des guides, des clients. David (le directeur), appelle un des cuisiniers du camp d’à côté. Nicolas, débarque comme ça, au milieu de notre tourbillon, nos flow de paroles, sur ce qu’il se passe, sur ce qu’on a déjà fait pour l’aider et sur ce qu’on peut encore faire.
Le meilleur service finalement aura lieu ce soir là. Comme quoi parfois dans l’adversité c’est même mieux. C’est comme ça que ça se passe sur l’île d’Anticosti, on apprend que c’est intense directement.
La semaine se passera, avec un chef remplaçant, car Nicolas doit repartir dans son camp initial. On mettra en place l’organisation.
Le premier départ
Et voilà. C’était déjà l’heure du départ du premier groupe. Première semaine passée. On s’est tellement impliqué avec Lauréanne. Servir, pendant cinq jours, matin, midi, et soir, les mêmes personnes. On nettoie les chambres tous les jours. Ça rapproche. Je commence doucement à poser des questions sur la chasse, surtout le pourquoi? Je note et réfléchis beaucoup sur le sujet.
Les clients de cette première semaine resteront spéciaux pour nous. C’était notre semaine découverte, contrairement aux guides qui ont l’habitude. Pour les clients aussi d’ailleurs c’est une découverte, car en ce mois de septembre beaucoup sont de nouveaux chasseurs sur l’île d’Anticosti.
Il faisait chaud et beau, les journées étaient très longues. Les clients étaient vraiment fun. Je me rappelle aussi que cette première semaine a été celle d’où on mettait les limites avec Lauréanne. Car oui, les clients proposent souvent de nous offrir un verre. Vous avez vu les deux petites meuf que nous sommes? hahaha Mais nous ne devons pas boire pendant le service. Et même si je peux me faire engueuler sur ces paroles, je pense que personne n’est dupe sur le fait que oui ça arrive qu’on accepte. Mais il faut savoir dire non, et fixer des règles.
Pour la relation client également. On côtoie les clients énormément, on peut créer un petit lien avec eux mais il faut réussir à trouver le bon dosage entre comportement professionnel et le côté « friendly ».
Bien évidement, j’ai pleuré lors de ce premier départ. Quelle sensible! Mais surtout, allais-je ressentir ça à toutes les semaines? Oh my! Ça allait être dur. Et puis voir les pourboires et les remerciements, ça faisait chaud au coeur.
L’enchainement des groupes et la vie sur l’île d’Anticosti
Le groupe part et après? La vie sur Anticosti, c’est non stop. Alors tout est chronométré, nous n’avons pas de l’aide à l’infini, nous sommes juste nous. Alors voilà comment se déroule un départ:
- 6am dernier déjeuner des clients, pendant que les guides préparent les pick up
- 8am, le grand départ, le ballet des pick up reprend mais dans l’autre sens
- 8h05, c’est parti nous avons 3-4 heures, pour tout nettoyer, ranger et préparer pour l’arriver des nouveaux clients
- La cuisine se prépare également pour le midi
- 11h30, tout est prêt. L’heure de prendre une douche
- 11h45, on mange un truc vite fait.
- Midi, ils arrivent. Let’s go pour un nouveau show
- 12h05, question sur où on peut stocker de l’alcool! haha
Et voilà on repart. Pas de temps off, on repart avec la même énergie pour un nouveau groupe de 4h30 du matin jusqu’à 22h le soir. Deux pauses dans la journée, deux siestes (parfois plus longue que ta nuit), du sport (quand t’as la motive), une balade dans le kilomètre carré où t’as le droit de te balader (chasse oblige).
50 jours, 50 jours intenses. 50 jours à s’attacher à des personnes que tu n’aurais jamais cru t’attacher ou même croiser dans ta vie. Et 50 jours c’est finalement si rapide.
Ils s’en passe des choses, et même si dans mon carnet j’ai l’histoire de tous les groupes il sera difficile de tout raconter. Et puis ça ne serait pas très dynamique.
Une saison sur l’île d’Anticosti, c’est également un break de deux semaines. Avant de revenir pour 30 jours. J’avais décidé pendant ces vacances de faire un road trip sur la côte nord du Québec et ça m’a fait un bien fou! Surtout de ne pas avoir de réveil à 3h55 tous les matins. Parce que ça, ça pique.
Comment vous parler de ce break sans vous raconter ce départ incroyable de l’île. L’anecdote qui suit est vraiment une toute en un!
Un départ pas comme les autres
Comme je le disais plus haut, les clients partent normalement le dernier jour au matin, via le petit aéroport qui se trouve à 45 min du camp. Mais durant cette saison nous avons eu plusieurs ratés. La météo ne se contrôle pas et quand la visibilité n’est pas bonne alors l’avion et bien il ne se pose pas. Je me rappelle d’un groupe qui est resté plus de 24h en plus. Mais la chasse est terminé, et il n’y a pas grand chose à faire. Je pense aussi au groupe qui est arrivé avec une journée en moins pour chasser. Pas évident. Mais le must pour nous a été un peu plus tard dans la saison.
Bref, nous sommes au dernier groupe avant le départ en break. Nous avons hâte d’être en congés. Nous devons partir avec eux dans l’avion. Mais voilà, la veille nous apprenons que le temps n’est pas dingue pour un atterrissage à l’aéroport de saumon. Tout le monde sait ce que ça veut dire mais personne ne veut y croire. La décision tombe le soir. Demain c’est direction Port-Menier, le village de l’île d’Anticosti où se trouve l’aéroport principal. Ça veut dire quoi? ça veut dire trois heures de route youhouuuuuu! Ça veut dire partir à 8h, pour être sur d’arriver pour l’avion. Bon on se dit que nous la team cuisine/service on va être dans le même pick up. Mais non! Un des guides qui a un peu trop fêté le veille, me demande de conduire son pick up! Je peux rien leur refuser, c’est un peu la famille là bas.
Donc c’est parti, pour trois heures de conduite sur les routes de l’île qui ne sont que des chemins de terre. Pas d’asphalte. Alors que tout se passe bien, qu’on papote avec les clients pendant que Ben essaye de ne pas s’endormir à côté de moi, j’entends un drôle de bruit. Je suis trop petite pour voir en bas dans le rétroviseur. Je m’arrête. Tous les pick up derrière moi s’arrêtent. Le diagnostique? Les deux pneus de gauche à plat. Strike!
« Kim, you are not driving, you’re flying » disent les américains! « c’était évident que ça allait être la française » disent les québécois. En attendant je n’ai jamais vu autant de mec faire pipi sur le bord d’une route en même temps. Bon on (enfin eux) change les pneus et on est reparti. Sacré histoire ça encore.
Ben reprendra le volant après, bizarre hein? hahaha
L’île d’Anticosti, 1 camp, 13 semaines, 300 clients 11 collègues et pleins de souvenirs
L’île d’Anticosti c’est milles souvenirs mais comme je l’ai déjà dit, je ne peux pas tout raconter. Parce qu’il faudrait beaucoup trop d’épisodes, et puis parce que ce qui se passe au camp, reste au camps! haha Règle numéro un! Et je veux pas de problème moi! haha
Les chasseurs
Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il a été intéressant de côtoyer tout ce monde. Le panel des chasseurs, du Médecin ou gars de la construction. Nous avons des couples, deux pères avec leur fille et même une mère et son fils! Je pense que le plus jeune avant 15 ans, et le plus ancien, devinez? On a fêté ses 89 ans! On a eu des américains, et je peux vous dire que je ne pensais pas que des chasseurs américains allaient me faire dire « ils sont ouverts d’esprits ces américains »!
Il faut savoir gérer les clients et leurs allergies, leurs demandes particulières, leurs humeurs. Leur bazar dans leur chambre, leurs canettes pas jeter à la poubelle. On est des mères pour eux pendant une semaine. Ce n’est pas juste les servir. C’est du boulot. Mais ça apprend beaucoup sur le rapport aux autres et sur soi-même.
Les collègues
Ça a été aussi, vivre et travailler avec 12 personnes que je ne connaissais pas, d’âges et d’expériences différentes. Il a fallu mettre de l’eau dans son vin comme dirait David notre bosse. Il faut savoir suivre les règles établies il y a longtemps, tout en y mettant un peu de changement. Et s’adapter au caractère de chacun tout en faisant attention au sien.
Nous y sommes arrivés je pense. Alors oui, on a eu du drama en cuisine. Entre les changements de chefs, les changements d’aide cuisiniers. Peut être que ça aurait pu être mieux gérer mais je pense que certaines personnes ne sont pas faites pour travailler là bas. Il y a eu beaucoup de rire au aussi, Daniel et Lauréanne ont été moteur de ça! Faire le petit ménage tous les jours, ainsi que le gros une fois par semaine, je peux vous dire que ça demande de la bonne humeur. Ils en avaient.
Essayer de créer du lien avec les guides aussi. Ça n’a pas été facile mais je crois que nous y sommes bien arrivés. A la fin de quasiment chaque fin de semaine de chasse, nous allions boire un verre avec certains guides pour fêter la fin d’une nouvelle chasse. Je pense aussi avoir réussi à échanger avec d’autres tous les jours lors des repas. Mettre un peu de bonne humeur à tous les jours (ou presque).
Travailler sur l’île d’Anticosti, c’est aussi devoir gérer ses états d’âme. Je me rappelle d’un client qui est venu deux fois, Eric pour ne pas le nommer, vraiment gentil, extravagant et de bonne humeur. Il me dit un jour de sa deuxième semaine, « tu es de bonne humeur tous les matins, comment tu fais car ce n’est pas facile ». La réponse était claire et évidente pour moi, parce que c’est mon travail. Ils n’ont pas a subir mes humeurs. Alors oui, certains matins étaient plus compliqués, et oui parfois j’étais pas parfaitement dans le mood mais ça, on ne le montre pas.
Avec Laulau nous disions que nous avions un spectacle à donner, tous les jours, et comme dirait quelqu’un show must go on!
Et la chasse sur l’île d’Anticosti alors?
Oui parce que mon aventure c’était le travail bien sur! Mais c’est surtout la vie au milieu des chasseurs. Il faut le dire, hors de ma zone de confort. Je me rappelle la première fois que Daniel m’a dit « vient on va voir les chevreuils » et que je pensais qu’on allait voir nos petits chevreuils à nous. Non pas du tout, me voilà devant ce qu’on appelle la meat house. Mon coeur bat, je suis vraiment pas bien, me voilà devant les chevreuils morts. La totale pour moi qui suit pas fan de la chasse. Au moins c’est fait. On désacralise là chose. Ça va aider pour le processus d’acceptation et puis je dors dans un chalet en fasse donc ça m’évitera de tomber sur la porte ouverte sans m’y attendre!
Comprendre ce qui les anime
Ce qui m’intéressait c’était de comprendre. Je me rappelle d’un des chasseurs me racontant qu’il aimait être dans la foret. Il aimait être entouré de tous les animaux, de l’odeur, de la plénitude. Je réfléchis la dessus. Ceux qui me disent qu’ils ne tire pas sur les bébés, ceux au contraire qui aime la viande tendre de bambi. Ça fait mal ça, mais je mange bien de l’agneau? Puis il y a ceux qui me parle de trophée. Avoir le plus gros mâle! Bon au moins ils sont sélectifs et ne tirent pas sur tout ce qui bouge. Le chasseur à une relation assez personnelle avec la chasse.
Mais ce que je commence à comprendre c’est qu’ils chassent pour manger. Que toute cette viande elle va être mangé et que pour beaucoup ils préfèrent ça, qu’acheter de la viande en magasin. Là, on commence à toucher une réflexion un peu plus élaborée. Est-ce pire de chasser quelques animaux sauvages pour se nourrir que d’acheter de la viande à outrance dans des épiceries?
Tout au long de la saison, je continue à parler avec des chasseurs, là bas, mais aussi au Québec depuis, et je dois dire que lorsque quelqu’un me dit qu’il chasse dans les règles de façon propre, un animal qui a une belle vie et qu’il se nourrit que de ça (ou presque), comment moi, qui mange du poulet pas forcément bien traité je peux le juger? Alors oui j’essaye de choisir ma viande, de moins en manger etc… mais suis-je complètement blanche? Je ne crois pas.
L’île d’Anticosti et mon expérience du tire
Et puis vient le moment presque secret où un des guides nous amène tirer au champ de tire. Quelle expérience! On parle de vraie arme à feu. J’ai beaucoup d’adrénaline et de stress de tenir une arme. Ce n’est pas du tout naturel pour moi. On se débrouille pas mal.
Et vient donc la question de savoir si on veut notre permis d’apprenti pour pouvoir rapporter notre propre chevreuil. Lauréanne hésite mais finira par dire oui. Pour l’expérience. Moi, impossible. Je ne me visualise pas tirer sur un animal. Mais ça me fait encore plus réfléchir à ma consommation de viande et de qui suis-je pour juger celui qui va chasser sa viande? Sa viande qui provient d’un animal à la belle vie, qui serait peut être mort de froid l’hiver, animal sans médicament injecté ou autres produits toxiques. Sa viande il l’a récupéré lui même.
Pour votre culture, on peut avoir un permis d’apprenti pour 40CAD. Ça autorise à tuer un chevreuil en présence d’un guide obligatoirement après un petit cours of course. Sauf que même si j’avais dit « ok les gars donnez moi une arme j’y vais », je n’aurais pas pu obtenir ce permis. J’était une petite française avec moins de 6 mois sur le territoire. Donc je suis considérée comme une étrangère.Je dois donc payer quelque chose comme 500CAD (350 euros) pour chasser. Est-ce qu’une petite meuf en van va mettre 500CAD pour tirer sur un chevreuil et récupérer de la viande qu’elle ne va pas pouvoir conserver? La question est vite répondue.
Ma Laulau, une meuf badass
Laulau partira quant à elle plusieurs fois, avec Ben, Oli, puis Michel. La troisième fois sera la bonne et elle ramènera une belle femelle, qui n’a pas souffert. Elle est si badass ma laulau qu’elle s’occupera de toutes les étapes d’après.
On fêtera son expérience dans le petit salon que nous avons réussi à nous faire dans notre chalet à toutes les deux.
Parce que oui nous avons vécu dans notre chez nous pendant tout ce temps. Deux chambres, une salle de bain et un petit salon. On y était bien. Même si les murs étaient fin et que son réveil était aussi le mien parfois.
Bref, être avec des chasseurs m’a réellement ouvert l’esprit sur cette pratique. Alors oui les espèces de barbares qui viennent tirer pour tirer et qui ne respectent pas l’animal en étant saoul à 11h du matin dès le premier jour, je dis non merci. Mais ils ont été très rares ceux là. Et même si j’aime taquiner mes amis chasseurs, j’arrive maintenant à mieux les comprendre et à moins les juger. C’est un choix que j’ai fait.
C’est la fin de la saison sur l’île d’Anticosti
Alors voilà, c’est fini, ou accueil le dernier groupe. On pense déjà à l’organisation d’une soirée d’équipe pour clôturer cette saison, à l’organisation du départ.
Je dois dire que j’ai été très déçu de l’organisation de la SEPAQ. Je pense que David l’a compris car je suis quelqu’un de transparente. Rien est fait pour que nous fermions de façon optimum. Nous devons servir les clients le matin et partir dans la foulée. Ça veut dire réussir à faire le service, la vaisselle, ranger un maximum, pour le chef finir de faire ce qu’il a à faire en cuisine, se nourrir nous puis mettre en sac les serviettes, les draps, les couettes et vider toutes les poubelles… ça en fait des choses entre 6h et 8h.
Mais voilà, on vit intensément cette dernière semaine avec la fin qui se fait sentir. Tout le monde veut être à la maison. Mais moi, je n’ai pas vraiment de maison ici. Alors, j’irai chez Daniel, mon papa d’ici. Et ça rend le départ plus doux. J’aime ces rencontres. J’aimes me dire que le voyage c’est ça.
On éteint les lumières, on dit au revoir à nos chevreuils du camp, on claque les portes des pick up, et en regardant dans les rétroviseurs, on voit le camp Bell de l’île d’Anticosti qui s’éloigne. La tête pleine de souvenirs, et surtout grandie.
Kiss Kiss Bang Bang 💋